i. Comtés et marquisats

 

En 1032, le roi de Bourgogne-Provence, Rodolphe III, lègue son héritage à Conrad le Salique, roi de Germanie. En théorie, la Provence passe donc en mains germaines. Mais la Provence est loin et les affaires allemandes appellent: Conrad le Salique laisse bride sur le cou aux comtes-marquis dont le pouvoir, à la suite de Guillaume le Libérateur, s’est installé et renforcé sur place. Pourtant, au début du XlIème siècle, du fait d’une descen­dance uniquement féminine, est célébré le mariage de la fille de la comtesse d’Arles avec le comte de Barcelone, Raimond Bérenger, tandis que les comtes de Toulouse, qui s’étaient intitulés marquis de Provence, se trouvent aux Croisades. Ainsi va se déterminer entre les deux familles un difficile partage. Le marquisat de Provence ne couvre plus que les terres situées au nord de la Durance et à l’ouest du Rhône tandis que Béren­ger, comte de Provence, se voit attribuer la partie située entre Alpes, Rhône, Durance et Méditerra­née, c’est-à-dire, pratiquement, la Provence actuelle.

Jusqu’en 1246, sous les règnes successifs des com­tes d’origine catalane, les alliances avec les rois de France et d’Angleterre s’ajoutent aux réjouissan­ces d’une cour ouverte aux arts et à la considéra­tion de toute la population pour faire des comtes de Provence – et particulièrement du dernier en titre, Raimond Bérenger V, des souverains euro­péens de premier plan.

A sa mort, sa fille Béatrice épouse Charles d’An­jou, qui devient Charles Ier de Provence. La maison de France, qui possède déjà le comté de Toulouse, met ainsi la main sur tout le midi. Et Charles, énergique et ambitieux, ne s’arrête pas là. Retenu prisonnier deux ans pendant une croisade, il s’attache ensuite les hommages des évêques et suzerains des régions limitrophes puis, appelé par le pape, se voit offrir le royaume de Naples et de Sicile. Il s’installe à Naples.

Charles II, puis Robert, lui succèdent. Tout en maintenant la tutelle du royaume de Naples, ils mettent en place une législation qui prépare déjà le retour de la Provence à l’autonomie.

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