a. Le royaume errant des bergers

 

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Le métier de berger est sans nul doute l’un des plus vieux du monde. Dans les temps préhistori­que, des bergers se levaient déjà, la nuit, pour sur­veiller leurs moutons. Les «drailles», chemins ancestraux par lesquels bergers et troupeaux effectuent la transhumance entre plaines d’hiver­nage et montagnes d’estivage, remontent au néo­lithique! Et il est bien possible que le cri «Aqué, menoun!», utilisé par les bergers pour appeler les bêtes de tête ait les mêmes racines grecques que que celles d’Agamemnon…

Traditionnellement, la transhumance provençale se faisait entre les immensités de la plaine de Crau et des alpages parfois plus éloignés qu’ils ne le sont aujourd’hui, puisque certains étaient situés dans le Vercors, à proximité de Grenoble! Le che­min se faisait à pied. Regroupés, les mérinos du pays d’Arles pouvaient atteindre plusieurs centai­nes de milliers de têtes et le voyage, de deux à trois cents kilomètres, pouvait durer dix, voire quinze jours. Il y fallait une organisation méticu­leuse, prévoyant les clairières où passer la nuit, le ravitaillement des hommes et des bêtes, le débours des taxes diverses (certaines destinées à payer aux riverains la gêne causés par les nuages de poussière!), l’acheminement du modeste maté­riel utilisé par les bergers dans leur abri d’altitude. Ce travail de comptabilité était assuré par des «baffles» ou «écrivains». (Si ce dernier terme pou­vait rappeler quelques confrères à plus de modes­tie, ce serait déjà tout ça de gagné…)

La part des chèvres dans le troupeau était, autre­fois, plus considérable. Les bergers d’aujourd’hui, pour éviter les déprédations – et les recherches à des kilomètres à la ronde -, limitent leur nombre. Ils préfèrent aussi transhumer avec des agneaux d’engraissement, plutôt qu’avec des brebis adultes, abandonnant ainsi la fabrication des fromages.

 

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