f. Côte d’Azur, Promenade des Anglais et Croisette

 

050 Nice SCAN0134~1

C’est le poète Stephen Liégeard qui «inventa» en 1887 l’appellation de «Côte d’Azur», titre d’un de ses ouvrages couronné – qui s’en souvient? – par l’Académie française. Le poète est tombé dans l’oubli. Pas la Côte d’Azur.

Nice a appartenu à la maison de Savoie de 1388 à 1860. C’est dire si les caractères de cette cité, comme de toute la région située entre le cours du Var et l’actuelle frontière italienne, peuvent être différents de ceux de la Provence centrale. Le par­ler niçois lui-même s’éloigne passablement de la langue provençale pour ressembler à certains dia­lectes italiens. Héroïne locale, Catherine Ségu­rane, doit d’ailleurs sa notoriété au comportement qui fut le sien, au XVIème siècle, lors de combats qui opposaient Nice à une coalition franco-turque. Et même si le plébiscite de 1860 recueillit cent fois plus de «oui» que de «non» en faveur du rattache­ment à la France, nul doute que l’ancien comte a conservé avec ses voisins les liens de parenté qu’ont tissés les siècles.

Autre attache «étrangère» de Nice, les Anglais. La cité, somptueusement lovée au fond de la baie des Anges, a très tôt attiré les riches touristes anglais, dont on sait qu’ils découvraient les sites lointains et gravissaient les montagnes escarpées alors que les locaux eux-mêmes n’avaient pas encore pris conscience de la beauté qui les entourait.

Ainsi en fut-il de Nice. Une colonie d’Anglais s’é­tait installée dès le XVIIIème siècle. Les accès se révélant difficiles, ils avaient pris à leur charge l’entretien du chemin riverain qui leur servait de promenade et qui constitue aujourd’hui l’un des joyaux de la Côte d’Azur.

Le succès de Cannes, au bord du golfe de la Napoule, est dû, lui aussi, à un Anglais et à son désir de passer l’hiver à Nice. Cannes se trouve en effet en deçà de la frontière qui séparait alors la Provence du comté de Nice. Traversant la Pro­vence pour se rendre à Nice, lord Brougham, chancelier d’Angleterre, se heurta, au passage du Var, à un cordon sanitaire niçois destiné à enrayer l’extension d’une épidémie de choléra sévissant en Provence. Dépité, lord Brougham rebroussa chemin et s’arrêta à Cannes, qui n’était qu’un petit port de pêche. Le lieu lui plut tant qu’il s’y fit construire une maison. On connaît la suite: la Croisette, le Festival et les batailles de fleurs…

 

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