a. De la «préhumanité» à la préhistoire

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Les vestiges découverts voilà une trentaine d’an­nées dans la grotte du Vallonnet (Alpes-Mariti­mes) ont bouleversé les théories précédentes, selon lesquelles la préhistoire de Provence était pauvre et tardive. On a en effet mis à jour des outils datant de deux millions et demi d’années, alors qu’on estimait auparavant l’apparition de l’homme en Provence au paléolithique moyen moustérien, voilà cent ou deux-cents mille ans. Ainsi donc, cette «préhumanité» aurait-elle été contemporaine de l’apparition du taureau, du che­val, de l’éléphant méridional et du rhinoceros étrusque. A cette époque, la Camargue ni la Crau n’existaient encore. Le climat était méditerranéen chaud, la faune et la flore ressemblaient à celles de l’Afrique du Nord. L’homme, lui, se déplaçait sans doute encore à quatre pattes.

Puis vint, voilà 600 000 ans, l’homo erectus. Il inventa le feu, organisa des campements en plein air. Le climat alternait entre des périodes tempé­rées et des périodes glaciaires. L’importance de la présence humaine et son mode de vie en dépen­daient. Les hommes du Ventoux et de Terra Amata (Alpes-Maritimes) évoluaient désormais sous un climat qui était vraisemblablement plus sibérien que nord-africain, en compagnie du mammouth et du rhinocéros laineux.

Ensuite, après la quatrième glaciation dite de Würm, le climat se stabilisa. La pendule marquait moins dix-mille ans. Dans les forêts tempérées, le gros gibier de l’époque glaciaire, qui obligeait les peuples de chasseurs à se déplacer en permanence à sa poursuite, cède la place à un gibier plus petit, que les hommes peuvent chasser et dépecer avant de le ramener au reste du groupe. C’est le début de la sédentarisation. La propriété privée n’existe pas encore, la guerre non plus, par conséquent.

C’est alors qu’apparaissent, sans doute venus par mer, des peuples d’agriculteurs qui repoussent les tribus de chasseurs vers les régions moins fertiles où ils doivent, du fait de la pauvreté des ressour­ces, revenir au nomadisme, tant pour chasser que pour faire paître les troupeaux d’ovins. Aujour­d’hui encore, cette répartition du sol et des activités selon l’altitude est partiellement en vigueur. Les plus anciennes «drailles» de transhumance remontent à l’époque néolithique.

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